Le Congo est situé au coeur du Bassin du Congo, deuxième poumon écologique du monde, après l'Amazonie. La forêt congolaise s'étend sur une superficie de 22,200,000 ha soit 60% du territoire national. Il s'agit du deuxième plus grand massif forestier d'Afrique, après celui de la République Démocratique du Congo.
La forêt congolaise est répartie en 3 principaux massifs :
- KOUILOU-MAYOMBE : 1,5 M ha
- MASSIF NORD CONGO : 15 M ha
C’est la deuxième ressource nationale après le pétrole.
Le Domaine forestier est divisé en 34 Unités d’aménagement Forestière (UFA).
UFA variant de 200 000 à plus de 1 M ha.
Les surfaces inventoriées ne couvrent que 25% de la superficie forestière totale.
La production annuelle de bois n’a jamais dépassé 850 000 m3, alors que la possibilité annuelle est de 2M m3 de grumes par an.
A ce potentiel naturel s’ajoutent 73000 ha de plantations forestières composées principalement d’Eucalyptus (60000ha), Limba (7,500 ha), Pins (4500 ha), autres essences (1000 ha
LE REBOISEMENT
Le Congo subit chaque année un rythme de déboisement de 30 000 à 40 000 ha.
Les principales causes en sont : l’agriculture itinérante, l’exploitation forestière irrationnelle, les besoins en bois de chauffe. Pour y palier, l’administration forestière s’emploie à reconstituer le patrimoine détruit à travers des activités du service national de reboisement (SNR).
Le SNR se dote de pépinières et des UPARAs (Unités Pilote d’Aménagement, de Reboisement et d’Agroforesterie) :
La pépinière de Ngondji, située à 18 kilomètres de Pointe-Noire : superficie 2 ha, une capacité d’environ 2,7M plants par campagne. Les plants sont constitués pour l’essentiel de boutures d’Eucalyptus, à base de clones performants, de semis d’eucalyptus, pins et acacias, ainsi que des semis d’essences forestières locales qui peuplent les galeries forestières. Sans oublier les semis, boutures, greffes et marcottes d’arbres fruitiers sélectionnés, et les sujets d’espèces ornementales. De 1992 à 1998, le SNR a mis en place 2 911 203 ha en forêt dense, en galeries forestières et en savanes.
Les UPARAs opèrent dans les milieux déjà parcourus par l’exploitation forestière. Les zones pauvres identifiées sont ensuite enrichies en essences de valeur. L’UPARA CIB a été créée en 1996, suite à un accord signé entre le ministère de l’économie forestière, la Direction Générale de la Congolaise Industrielle des Bois (CIB), en vue de la gestion durable des forêts de la Sangha, dix parcelles ont déjà été reboisées en essences très diversifiées : SIPO, SAPELI, TIAMA, WENGUE, et OKOUME pour une superficie de 144 ha.
Dans le même cadre de la reforestation, après la maîtrise de bouturage de l’Eucalyptus en 1974, il a été initié un programme de plantation pour l’approvisionnement d’une usine de patte cellulosique. A ce jour, environ 51 000 ha de forêts plantées ont été mis en place par l’unité d’agro foresterie industrielle du Congo (UAIC) et la Congolaise de Développement Forestier (CDF) dont la fusion a conduit à la création d’ECO.
La politique forestière du Congo
- poursuite des inventaires forestiers dans les régions de la cuvette-ouest et de la Sangha
- définition et application des plans d’aménagement dans toutes les concessions forestières
- attribution des grandes surfaces forestières pour l’approvisionnement durable de l’industrie nationale du bois
- retour au domaine des permis forestiers dont la mise en valeur n’aura pas été assurée au plus un an après leur octroi
- utilisation optimale des essences forestières en nombre et en volume par ha
- assurer un exploitation hygiénique de la forêt
- poursuite des travaux d’afforestation en essences à croissance rapide (Eucalyptus,…)
- reboisement des zones dégradées ou surexploitées des forêts naturelles
- développement de la foresterie communautaire en milieu périurbain et rural.
En matière industrielle
- transformation de la quasi-totalité des bois au Congo
- promotion d’une industrie de bois intégrée, à haut rendement matière, et restructuration à moyen terme des usines actuelles
- implantation des unités industrielles susceptibles de mettre en valeur les plantations d’Eucalyptus et de Pins, acquis scientifiques et techniques de la recherche forestière congolaise
En matière d’exportation
- autorisation d’exporter à terme les bois générant une valeur ajoutée supérieure à celle que procure leur transformation locale. Toutefois ces transactions ne devraient pas dépasser certains plafonds à définir des grumes produites.
- instauration d’une redevance dégressive en fonction du niveau d’élaboration des produits, jusqu’au niveau zéro pour les produits finis.
- amélioration des contrôle à la sortie du bois et du suivi des marchés extérieurs en vue d’optimiser les revenus à l’exportation et les recettes de l’État.
En matière fiscale et de développement
En matière fiscale
- octroi aux entreprises forestières d’avantages fiscaux et douaniers en application du code des investissements
- application d’une fiscalité forestière douce, compte tenu de l’enclavement des principales zones de production
- amélioration de la valeur ajoutée locale
En matière de développement
- contribution au désenclavement et à l’équipement de l’arrière-pays
- création d’emplois en milieu rural
En matière institutionnelle
- renforcement des capacités opérationnelles de l’administration forestière par la formation, le recyclage et le déploiement des agens sur le terrain, et la dotation des structures régionales de pouvoirs plus étendus et de moyens d’intervention
- réorganisation du corps des EAUX & FORETS en accord avec la pratique du métier dans d’autres pays
- adaptation de la législation à la politique forestière du pays
En matière de conservation de la biodiversité
- amélioration et maîtrise de la gestion des aires protégées actuelles (10% du territoire national)
- promotion du secteur de la faune en un support essentiel pour le développement de l’industrie touristique
- lutte contre le braconnage avec l’implication des exploitants forestiers et des populations riveraines
- utilisation économique et environnemental des 7 millions ha de forêts denses, des zones inondables ou marécageuses comme puits de carbone
- coopération au niveau sous-régional et international en matière de conservation et d’utilisation durable des écosystèmes forestiers, dans le respect de la souveraineté et un partenariat responsable
- promotion d’une gestion participative des ressources naturelles
- conciliation des objectifs de développement avec les exigences de la conservation
Le secteur privé d'exploitation forestière au Congo
Mieux organisé que les ONG et les associations, le secteur privé a toujours constitué un partenaire important de l’État dans la gestion du domaine forestier. Actuellement ce secteur est constitué par une quarantaine d’entreprises, regroupées autour de 3 syndicats professionnels :
- UNICONGO,
- UNIBOIS et
- UNIFOR
Le bois représente 9 % de recette à l’exportation.
La superficie concédée à l’exploitation forestière est de 9M ha, soit 45% seulement du couvert végétal.
Il y a une potentialité d'environ 600 essences commercialisables, dont seulement 5 sont commercialisées :
Etat des industries forestières au Congo
Les produits forestiers autres que le bois sont nombreux et jouent un rôle important dans l’économie congolaise. Il s’agit des produits non ligneux :
Il existe également 166 essences de plantes alimentaires appartenant à 55 familles, et 800 essences de plantes médicinales appartenant à 1000 familles. Le taux de transformation des produits forestiers est demeuré en dessous de 50% limitée essentiellement à la première transformation :
- scillage : 50 000 m3 en moyenne par an
- déroulage : 40 000 m3 par an
- plaquage : 35 000 m3 par an
- contre-plaqués : 4500 m3 par an
- rondins d’Eucalyptus : 500 000 m3 par an
La deuxième transformation accuse un très faible niveau de développement. Et les mesures suivantes s’imposent :
- restructuration des industries existantes par la modernisation de l’outil de travail et son intégration,
- promotion de l’utilisation du bois dans le bâtiment et Travaux publics
- promotion des essences autres que celle traditionnellement utilisées, en poursuivant les études technologiques
- promotion de la consommation des bois de plantation, notamment des essences à croissance rapides (eucalyptus, pins,…)
Les Aires protégées au Congo
Le réseau d’aires protégées atteint 3.655.402 ha, soit 10,68 % (environ 11 %) du territoire national. Ce réseau est financé par des aides extérieures. Il y a 3 parcs nationaux, 6 réserves, 2 domaines de chasse et 4 sanctuaires : 2 à gorilles, 2 à chimpanzés.
Les principaux parcs nationaux sont :
- le parc national d’ODZALA (1,350600 ha)
- le parc de NOUABALE NDOKI (1,386 590 ha)
- sans oublier celui de CONKOUATI (504 950 ha).
L' insuffisance du personnel de terrain et des moyens de travail qui limite les activités de contrôle des chantiers forestiers, de l’exportation du bois et de la surveillance de ces aires protégées. Aujourd’hui on compte à peine 200 agents sur le terrain, alors qu’il en faudrait 2000.
L’État sollicite à ce niveau l’apport de partenaires privés.
Le gouvernement congolais remercie ses partenaires pour leur intervention multiforme et de leur assistance dans la gestion des aires protégées au Congo et les encourage à poursuivre leurs efforts, tout en souhaitant que d’autres emboîtent le pas.
La nouvelle loi forestière qui consacre la gestion durable des forêts vient d’être promulguée.
Une nouvelle loi sur la gestion des aires protégées est en cours d’élaboration avec l’appui de la FAO. Cette nouvelle loi repose sur les principes fondamentaux suivant :
- gestion durable des ressources forestières
- gestion participative impliquant les pouvoirs publics, les populations rurales, le secteur privé et les ONG
- gestion des forêts en tant qu’écosystème
- déconcentration de la gestion des ressources forestières
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